Notice chronologique – Origines
On ne trouve rien à dire de Saint Just d’Avray qui devait primitivement s’appeler Avray avant le onzième siècle, époque où fut constituée la Chapelle Sainte Agathe et de Saint Laurent. C’était assurément l’église paroissiale puisqu’on enterrait soit dans son enceinte soit aux alentours. Ses dimensions fort restreintes ne permettent pas de supposer qu’il y eut au moment de sa construction une population de plus de 200 habitants. Ce vieux monument est aujourd’hui complètement démoli et remplacé par des maisons.
C’est à la fin du 13ème siècle ou au commencement du 14ème siècle que M. M. Les Comtes et Barons du Chapitre de Saint Just de Lyon fondèrent l’église qui a précédé l’église actuelle et donnèrent à la paroisse le nom de St Just d’Avray. Les Curés de Saint Just percevaient toutes les dixmes et donnaient là-dessus et annuellement soixante livres à Messieurs du Chapitre. Cette redevance se payait encore en 1778 puisque à cette date M. M. les Comtes et Barons du Chapitre intentèrent un procès à la veuve Noël LARREY qui n’avait pas payé le dixme.
L’église ancienne n’avait qu’une nef et la porte d’entrée était surmontée d’un mâchicoulis; au devant, une galerie, appelée jalonnière par les anciens, servait à abriter les habitants quand ils arrivaient à se réunir pour leurs affaires de l’église ou de la paroisse. Il y avait un autre pont en bois qui servait à passer au dessus des fossés. Le cimetière entourait l’église. C’est dans un coin de ce cimetière qu’en 1868, on trouva en déblayant pour la construction de l’église d’aujourd’hui, un squelette autour duquel était plié dans du papier gris trois ou quatre cent pièces d’argent toutes à l’effigie de Ferdinand le Catholique.
Comment avait-on enterré une aussi grande quantité de pièces toutes espagnoles qui devaient avoir à l’époque une valeur de plusieurs mille francs? Voici la supposition la plus probable: c’était au moment où la peste ravageait la France, moment où se sont construites la plupart des chapelles dédiées à Saint ROCH. C’était aussi le moment du siège de Thizy ; on peut supposer qu’un des trois cents cavaliers espagnols envoyés à Thizy par le Duc de MAYENNE mourut de la peste en passant sur le territoire de Saint Just. Ce qui était le chemin direct et le plus fréquenté pour aller de Villefranche à Thizy ; par peur de la contagion, on aurait enterré ce cavalier avec son argent. Monsieur Christophe SAUTEL était curé de Saint Just d’Avray en 1449, ce qui prouva que l’église ancienne a été construite avant le 15ème siècle. Saint Just d’Avray avant 1789 faisait partie de la généralité de Lyon et était administré par des consuls et un procureur de la paroisse. La justice se rendait dans une chambre du château de Valencienne. Le 6 avril 1680, Monsieur André MICHON, curé de Saint Just d’Avray, fut assassiné dans sa maison. Le 9 du même mois, M. BOIRONNET était nommé et installé pour le remplacer par M. M. du Chapitre et trois jours après, Monseigneur Camille de NEUVILLE, archevêque de Lyon, venait à Saint Just faire une visite pastorale et probablement aussi judiciaire.
XVIIème siècle
Voici un extrait du procès-verbal rédigé à cette occasion, le 12 mai 1660. Il donne beaucoup de renseignement qu’il est utile de reproduire :
« Le luminaire n’a aucun revenu certain et a grande disette d’ornements n’ayant qu’une chasuble, une nappe et deux chandeliers de cuivre et le reste à proportion ». Du costé de l’évangile est une chapelle dite du Mont Carmel de la fondation de Sieur Jacques MICHON dotée de trois livres de revenu sur quelques fond à la charge de sept messes par an ; de l’autre coté de la nef est la chapelle de Sainte Catherine, fondée par Huguette de Valencienne dont les biens sont possédés par M. de PROMENOUX. Le curé de Saint Saturnin en Beaujolais est prébendier. On n’a pas su nous en dire le revenu ni les charges, ni le patron. Toute l’église est en bon état hors qu’elle a besoin d’être pavée, elle est rebatie à neuf et le chœur est vouté aussi bien que la nef. Le cimetière est de Clos et il n’y a point de maison curiale. M. Hugues BARONNET est curé depuis trois jours ayant été nommé par le Chapitre de Saint Just ; en l’un d’eux …………… et institué par notre vicaire général de la dite cure vaccante par la mort de M. André MICHON assassiné dans sa maison le 6 du même mois. La cure perçoit toutes les dixmes et a une terre de trois bicherées il donne la dessus soixante livres à Mrs du Chapitre de Saint Just. Le nombre des communiants est de cinq cents. (Ce qui donne une population de 750 habitants). Dans le droit de cette paroisse il y a deux Chapelles, l’une à Saint Agathe et l’autre à Saint Maurice sans fondations toutes les deux et qui ont besoin de réparations. Nous avons ordonné aux habitants de faire clore leur cimetière dans trois mois et de se pourvoir de quelques ornements pour le service de l’église et touchant les deux chapelles, le droit de la paroisse voulons qu’elles soient adjugées à ceux qui voudront la réparer et doter, et vu dans six mois personne ne les doterais que celle de Saint Maurice qui va en ruine soit démolie. »
C’est en 1684 que les registres paroissiaux conservés jusqu’à ce jour commencent à donner quelques renseignements.
A cette époque, les centenaires n’étaient pas rares à Saint Just d’Avray :
En voici la liste prolongée de 1685 à 1768 :
De Néanne LACROIX Jeanne – décédée en 1685, agée de cent ans
DENIS Françoise – décédée en 1686, agée de cent ans
De Bresse Annelle – décédée en 1688, agée de cent ans
De Néanne LACROIX Benoit – décédé en 1689, agé de cent ans
RABUT Philibert – décédé en 1694, agé de cent ans
CHEVROT Antoinette – décédée en 1704, agée de cent ans
AUBY Claude – décédé en 1704, agé de cent ans
GRAVILLON Claudius décédé en 1734, agé de cent ans
DELAREY François – décédé en 1745, agé de cent ans
CHEVROT Jean – décédé en 1768, agé de cent ans
Epidémie de peste et saisons rigoureuses…
La peste qui ravagea le Lyonnais et le Beaujolais au 17ème siècle n’épargna pas Saint Just d’Avray: en 1693, il y eut 57 décès; en 1694, 63, pendant que la même année, Amplepuis avec 1200 communiants comptaient 369 enterrements. En 1706, retour offensif de la peste, il y eut 50 décès à Saint Just pour une population totale de six à sept cents habitants. Les historiens racontent qu’à cette époque, la population totale de la France avait diminué d’un quart par suite des guerres et des maladies contagieuses. Comme constaté après avoir relaté les années où il y eut le plus de décès, il faut faire connaître la période où il y en eut le moins. De 1713 à 1726 inclus, pendant 14 ans, on ne constate que 105 décès soit 8 par an au lieu de 16 à 17 qui était la moyenne annuelle. En 1692, 1693, 1694 et 1695, les Dragons de Catinat allant en Italie ou en revenant, prirent leurs quartiers d’hiver dans la vallée d’Azergues. La paroisse de Saint Just d’Avray eut à fournir pour leur entretien de nombreux impôts superposés aux autres.
XVIIIème siècle
L’année 1709 fut une année de famine, le blé valait au mois de mai 13 livres le bichet, l’orge le même prix et le blé noir jusqu’à 20 livres le bichet. On fit du pain de fougères, de graines de foin, et d’écorces de pins. Il se vendait 3 sous la livre. Voici ce que M. CHESSAIN, prêtre séculaire et vicaire d’Amplepuis, écrivait le 2 avril 1709:
« Cette année 1709, l’hiver a été si rigoureux que homme vivant n’en avait vu un semblable. Il est à remarquer qu’on avait eu beaucoup de peine à faire les semailles, l’année dernière tout à cause des grandes pluies qui furent pendant les mois de septembre et octobre, que la gelée qui commença très forte sur le 20 du dit octobre et ne finit que 5 jours après la Toussaint, après quoi il fit quinze jours très beau ; mais le 23 novembre, la gelée recommença et dura trois semaines assez violente. Les fêtes de Noël et du jour de l’an furent bien les plus beaux jours qu’on ait vu pour le temps. Les blés promettaient beaucoup mais le jour des Rois, dimanche au soir, il s’éleva après la pluie une bise si vigoureuse que personne ne pouvait résister et pendant trois semaines le froid augmentant d’un jour à l’autre sans presque point de neige, la terre gelait de trois pieds de profondeur, les arbres fendaient, on ne trouvait ni cave ni boutique à couvert des rigueurs ; toutes les manufactures cessèrent ; et ce qu’il y a de plus triste, non seulement les noyers, poiriers, vigne, etc … gelèrent mais les blés furent perdus et ne donnèrent pas seulement espérance de recouvrer la semence ; pour le froment, on n’en vit pas une plante. La famine était par toute la France »
Il existe à Saint Just, sur le revers oriental de la montagne de Néry, une série de roches portant le nom de Roches Fayettes, en langage du pays est synonyme de Sarrazin ; une tradition veut que ces roches avaient servi de refuge à un ou plusieurs sarrazins égarés dans ces montagnes à l’époque de leur invasion. Au moment de la Terreur, ce fut une cachette pour les prêtres non-assermentés ; enfin, des savants croient reconnaître tous les caractères d’un dolmen véritable. L’invasion de Sarrazins dura 22 mois de 734 à 737.
Monsieur Claude SARGNON, Docteur en Théologie, ex-recteur des écoles d’Amplepuis, était curé de Saint Just d’Avray en 1720; après lui vers 1740, Monsieur Jean SARGNON fut chargé de l’administration religieuse de la paroisse, jusqu’en 1777. A cette époque, il se retira au presbytère et mourut en 1782, laissant tout son avoir aux pauvres; c’est aussi ce qu’avait fait son prédécesseur M. Claude SARGNON. M. Benoit GONON, né à Cerves le 9 janvier 1743, succéda à M. SARGNON, le 14 janvier 1790, il donna l’état des ressources de son bénéfice montant à 729 francs et le 14 septembre 1791 remit à la municipalité les clefs du presbytère de l’église et de la sacristie.
M. GONON avait refusé le serment constitutionnel et disparut de Saint Just jusqu’en 1804. Toutefois, il signa les registres de la paroisse jusqu’au 5 juin 1792. Il rentra dans sa paroisse le 11 fructidor an 12 (29 août 1804) et mourut en 1818.
Le 18 janvier 1747, le marquis de SARRON et 16 autres habitants de Saint Just d’Avray cédèrent à M. Jean SARGNON, curé de la paroisse, un petit pré et broussailles, à charge par le dit curé et ses successeurs de dire quatre messes par an, une à chaque renouvellement de saison pour le repos de l’âme des dits fondateurs.
Vie courante…
Voici quelques renseignements concernant la valeur des choses au commencement et au milieu du 18ème siècle. Le 22 juillet 1734, M. le marquis de SARRON afferma à Sieur Gabriel BEDIN les quatres domaines, à savoir : Néry, la Terrasse, le Bourg et vers le Mont au prix de 1070 francs par an, plus 17 livres de sucre fin et dix chapons. Le cheptel de ces quatre domaines se composait ainsi : pour le domaine de Néry, 4 bœufs, 4 vaches, 1 veau, 1 génisse, le tout estimé à 320 francs. Pour celui de la Terrasse, 4 bœufs, 4 vaches, 1 veau, 1 génisse, le tout estimé à 288 francs Pour celui de vers le Mont, 4 bœufs, 1 génisse, le tout estimé à 365 francs. Pour celui du Bourg, 3 bœufs, 4 taureaux, 5 vaches, le tout estimé à 280 francs. Total: 1253 francs
On payait à cette époque la façon des fagots 15 et 18 sous le cent. La journée de maçon 18 sous, de goujat 15 et 16 sous. Journée pour bêcher 7 sous, Journée de menuisier 14 sous. Journée de tapissier 30 sous, journée de couturier 8 sous. Un millier de tuiles 24 livres, la benne de chaux 7 sous.Messes à 34 sous.
Les années 1743, 1744, et 1745 furent pour la paroisse de Saint Just d’Avray des années de calamités de tous genres: grêle, gelées, sécheresse et épizootie (épidémie parmi une espèce animale) à tel point que le 22 janvier 1747, les consuls habitants nommèrent deux des leurs, PEIGNAUX et CHAPON, pour poursuivre même à Paris leur demande de dégrèvement d’impôts.
En 1770, une grêle effroyable survenue au milieu de la nuit ravagea la paroisse, les habitants réclamèrent des secours auprès de la Généralité de Lyon.
Le 19 juin 1779, une grêle semblable anéantit pendant la nuit sur une largeur de 3 à 4 kilomètres toutes les récoltes depuis le Pin Bouchain jusqu’à plusieurs lieues au –delà de Trévoux.
Le presbytère de Saint Just d’Avray a été construit en 1789 et 1790 par le sieur Just CHERSOT, habitant du dit lieu qui fut à cette occasion le mandataire de la paroisse; la dépense s’éleva à un peu plus de 6 000 francs et fut supportée partie par la paroisse, partie par la fabrique.
Le 12 mars 1789, les habitants de Saint Just choisirent Jean François PROTON et Gabriel BEDIN pour leurs députés chargés de représenter la paroisse à l’assemblée qui devait avoir lieu le 16 mars devant la Sénéchaussée du Beaujolais.
En 1790, la population de Saint Just d’Avray était de 1069 habitants.
Cette même année, Saint Just d’Avray était rattachée au canton de Chamelet après avoir pendant quelques temps fait partie de celui d’Amplepuis.
Le 14 novembre 1790, les électeurs de Saint Just ne purent se rendrent à Chamelet pour procéder à l’élection du juge de paix, l’Azergues débordait et il n’y avait pas de pont.
Le 28 janvier 1792, un scieur de long, Monsieur Claude DAMON, célibataire, en route pour rentrer chez lui à Saint Marcel d’Urfé fit à Saint Cyr le Chatoux la rencontre de deux particuliers avec lesquels il poursuivit son chemin jusqu’au bois des Molières. Entre la Croix de Peray et le Suel des Molières, ces deux individus qui avaient l’un un habit bleu et l’autre un habit vert, se jetèrent tout à coup sur lui ; l’assommèrent à coups de bâtons, le saignèrent au cou et le laissèrent pour mort après lui avoir volé tout ce qu’il avait – c’est-à-dire onze cents francs en assignats et menues monnaies. DAMON reprit connaissance au bout de quelques heures et vint se réfugier chez Pierre BESSY à Pierre Plantée où on le soigna du mieux que l’on put et on prévint de suite les autorités de la commune. Celle-ci se transportèrent sur les lieux et firent les constatations d’usage. Mais on ne découvrit jamais les assassins. Quant à DAMON, on le fit conduire à Thizy dès qu’il fut rétabli pour supporter le voyage.
Le 18 août 1792, la foudre tomba sur le clocher de l’église et y fit de nombreuses et graves dégradations.
XIXème siècle
Le 30 nivose an 11 de la République (20 janvier 1803), sur l’ordre du Directoire du Département, Saint Just d’Avray dut s’appeler »Avray sur Azergues », le 21 frimaire de la même année (12 décembre 1802), on fit conduire chez les administrateurs du district de Villefranche trois cloches sur quatre qu’avaient la paroisse, elles pesaient 1777 livres. Trois jours après, on déposa au même endroit deux calices, deux patènes, un ostensoir, un ciboire et un porte Dieu, le tout pesant plus de neuf livres.
Le 14 novembre 1814, M. de St VICTOR, louvetier de l’arrondissement, fit faire dans les bois des Molières une grande chasse aux loups: on en avait signalé six qui se retiraient dans ces forêts et avaient fait en peu de temps de nombreuses victimes. La chronique ne dit pas quel fut le résultat de cette chasse mais il est à croire que le fameux Chassignol qui, dans le cours de sa vie, tua dix neuf loups en 19 coups de fusils ne rentra pas bredouille. On conserve au Château de Ronno, deux têtes de loups tués pendant que M. de St VICTOR était Louvetier.
En 1838, le cadastre a été établi à St Just d’Avray. La même année, le 5 juin les croix du Calvaire on été établies où elles sont actuellement. Antérieurement, elles étaient un peu plus haut et le terrain environnant servait dit on de cimetière protestant.
C’est près de l’endroit où DAMAN avait été assailli sur le chemin d’Allières à Thizy, près du Suel des MOLIERES, qu’en 1827 ou 1828, Monsieur PERRAS de Cublize qui allait à Villefranche ou en revenait pour les besoins de son commerce, fut tué d’un coup de fusil. C’était dans les premiers jours de septembre. L’assassin n’était autre que son domestique, qui s’empara de l’argent de M. PERRAS ainsi que de son cheval qu’il vint vendre à la foire de Montmerle. Mais le cheval fut reconnu et l’assassin arrêté, condamné à mort et exécuté.
Le 13 juillet 1842, Jean TERRIER, marchand de coton pour son propre compte et en même temps homme d’affaires de M. BEDIN de Saint Just, fut assassiné à cinq heures du matin dans le même bois et sur le même cheminalors qu’il se rendait au marché de Thizy, l’assassin ne put s’emparer du cheval qui portait dans sa sacoche plusieurs mille francs et qui, effrayé par le coup de fusil et débarrassé du corps de M. TERRIER, prit le galop jusqu’au sortir des bois. L’assassin s’était habillé en femme pour que s’il eût manqué Jean TERRIER, ce dernier ne put le reconnaître. On retint en prison pendant près d’un an sieur GARDETTE sur lequel pesait de très graves charges. Mais on ne sut jamais d’une façon certaine le nom de celui qui avait commis le crime.
C’est 1862 et 63 qu’une partie de 27 hectares des terrains de commune de Saint Just d’Avray a été reboisée.
Avant 1859, il n’y avait pas au bourg de Saint Just d’Avray d’eau véritablement potable. A la moindre sécheresse, ce qui arrivait 8 mois sur douze, les puits tarissaient. Et il fallait aller chercher l’eau à cinq cents mètres de distance. En 1860, le plus grand nombre des habitants du village se constituèrent en société civile et amenèrent de Champly dans des conduits de ciment faits sur place, les sources actuelles. C’est le 1er septembre 1860 que la conduite d’eau fut mise en service, depuis il n’a été fait aucune réparation.
L’église de Saint Just d’Avray possède deux tableaux anciens dont l’un porte dans un angle le blason de M. DUPUIS, seigneur de Saint Just de 1670 à 1706, qui est vraisemblablement le donateur de ces tableaux, qui sont pour Saint Just deux pièces historiques dont on ne doit jamais se défaire. La famille DUPUIS D’ECLINE était représentée à l’assemblée de la noblesse du Lyonnais pour nommer les députés aux états généraux.
Après la disparition de M. GONNON et HUGON, curé et vicaire de la paroisse, le Directoire de Villefranche nomma à leur place M. DUPLAIN, curé de St Cyr le Chatoux et prêtre assermenté. Quant il s’agit de s’installer à St Just, M. DUPLAIN ne voulut plus y venir qu’escorté par un détachement de gardes nationaux. C’était d’abord cent hommes qu’il fallait ; puis 250, en fin de compte, il en voulut plus de 1800. GOIGNE, chef de Légion, et JACQUET de Chamelet étaient à la tête de ces révolutionnaires qu’ils avaient recruté parmi les plus exaltés des communes voisines. C’est le 6 mai 1792 qu’ils vinrent pour installer DUPLAIN: cette troupe de sans-culottes se livra à tous les excès. Plusieurs habitants furent maltraités et, entre autres, Just CHEVROT, proviseur de la commune, et la femme PIVOT qui mourut trois semaines après des coups qu’elle avait reçus. Ce fut la maison SARGNON qui éprouva les plus grandes pertes et la Valsonnière où logeaient six à 7 cents hommes. Tout fut livré au pillage: vin farine, huile et provisions qu’on ne put emporter furent jetés dehors. La maison SARGNON, qui était une des plus anciennes et des premières de la paroisse, ne s’est jamais relevée de ce désastre ; pour comble d’ironie, les officiers municipaux de la commune furent forcés sous menace de mort de délivrer à ces pillards un certificat de bonne conduite. Le curé DUPLAIN venait de temps en temps enterrer les morts et baptiser les nouveaux nés; mise à part la municipalité qui était tenue de rester, tout le monde se retirait chez soi à son arrivée.
Plusieurs fois par mois sur l’ordre du comité de salut–public, on faisait des visites domiciliaires dans la paroisse pour rechercher les prêtres non assermentés qu’on disait s’y cacher et les réfractaires. Les perquisitions n’amenaient jamais d’arrestations. Les habitants de St Just s’entendaient et s’avertissaient. Entre temps, les principaux propriétaires de la commune, menacés d’être arrêtés et traduits devant le tribunal révolutionnaire se faisaient délivrer des certificats de civisme où la municipalité affirmaient qu’ils étaient de parfaits sans-culottes.
Après la réouverture des églises, il fallut à St Just remplacer les trois cloches qu’on avait conduites à Villefranche le 13 thermidor an 10 (1er août 1802), on en bénit deux et quelques années plus tard, Claude Marie BEDIN fit a la paroisse cadeau de la troisième.
Chaque dimanche, la municipalité attendait DUPLAIN et quand il se dispensait de venir, ce qui était souvent, on faisait dresser procès-verbal.